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Parmi les exilés en Europe, on retrouve de plus en plus de mineurs: plus d’un réfugié sur trois en 2016 est un enfant. Parmi ces mineurs migrants, certains sont seuls, sans leurs parents: les mineurs isolés étrangers, MIE, ou mineurs non accompagnés, MNA, comme les a rebaptisé le précédent gouvernement. Peu importe. Ils sont venus de loin, et gardent les stigmates d’un voyage auquel nous n’aurions peut-être pas survécu.
En France, leur protection se fonde sur celle de l’enfance en danger: elle est applicable à tout mineur en danger, sans condition de nationalité et relève des Conseils Départementaux. Cependant, les droits de ces enfants ne sont actuellement pas respectés. Tous les jours en Gironde et ailleurs, des centaines d’enfants, de jeunes étrangers sont laissés à l’abandon, exclus de la protection qui leur est légalement due par les Départements. Ceux-ci se partagent avec la police, les parquets et les tribunaux le soin de faire le « tri » entre les jeunes qui seront reconnus mineurs et les autres, déclarés majeurs après un entretien suspicieux, un document jugé douteux ou les conclusions aléatoires d’une expertise osseuse.
En 2016, en Gironde, 467 enfants ont été évalués (soit une hausse de 45% par rapport à 2015) et seulement 54 ont été pris en charge par le Département. Pour les autres, les "évalués majeurs", c'est le retour à la rue, sans aucune information sur leurs droits, notamment celui de contester leur évaluation de majorité auprès d'un juge des enfants.
Face à de si graves manquements de l’Etat à ses obligations, Les Hébergeurs Solidaires de Bordeaux, soutenus par un collectif d’associations, mettent ces enfants en relation avec des accueillants s’étant portés volontaires pour les héberger en attendant leur prise en charge par le Département.
Cet accueil représente pour eux un moment de répit, après des parcours migratoires infernaux, et leur offre la possibilité de faire valoir leurs droits ainsi que d'entamer des démarches inenvisageables lorsqu'on dort dans la rue.